Loyers Commerciaux : des hausses qui ne passent plus
Pour Procos, « les loyers sont aujourd’hui une véritable problématique centrale du modèle économique du commerce avec une indexation annuelle qui n’est pas justifiée ou souvent déconnectée, (…) qui sépare le lien entre activités et coûts immobiliers, notamment pour les grandes foncières ». L’économie intrinsèque de l’immobilier explique cette hausse et influe sur celle du commerce, l’INSEE estime à 0,42 % la montée des prix de loyers entre 2020 et 2021 et les nouveaux chiffres risquent d’être une nouvelle fois en augmentation. La fédération demande un rééquilibrage « indispensable » du coût des loyers pour permettre aux commerçants de continuer leur activité et surtout d’investir dans la digitalisation, la formation et le capital humain. Cette évolution des loyers commerciaux serait basée sur des indices réellement en phase avec l’activité du commerce d’aujourd’hui et surtout de demain.
Confrontées à une révision annuelle automatique de leurs loyers, les enseignes voient la fréquentation globale de leurs magasins en baisse. L’Observatoire des magasins Procos/Stackr, publié la semaine dernière, montre une chute de 19,4 % de la fréquentation des magasins en 2021 par rapport à 2019, - 18,4 % en centre-ville et – 22,9 % en centre commerciaux pour une activité magasin en baisse de 8,7 %. Si les clients qui passent le pas de la porte achètent plus souvent qu’autrefois, cela ne compense pas la baisse significative du nombre de chalands qui se font désormais rares. La transformation n’est pas forcément due à de meilleurs conseils de vente, mais sûrement aux visites peu nombreuses de prospects. La Covid a accéléré un phénomène naissant avant la crise, désormais exponentiel avec l’achat en ligne. La livraison, le click and collect ainsi grâce notamment à la multiplication des canaux de distribution ont pris le pas sur la vente physique depuis mars 2020.
D'après une étude commandée par le Figaro auprès d'AlixPartners en juin 2021, 1 Français sur 2 estimaient avoir changé de manière définitive ses habitudes d'achat. Le potentiel retour à la normale de l’activité dans les mois qui viennent permettront une évaluation hors du contexte pandémique afin de voir si les nouveaux réflexes de consommation sont devenues de réelles habitudes ou des ersatz temporaires.