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Le sport, un poids lourd économique encore sous-estimé

18/12/2025
Souvent cantonné à sa dimension récréative ou sociale, le sport s’impose pourtant comme un pilier à part entière de l’économie française. C’est le principal enseignement de la 4ᵉ édition de BPCE L’Observatoire de l’économie du sport, dévoilée le 11 décembre.

À rebours des idées reçues, la filière sport pèse désormais 78 milliards d’euros, soit 2,7 % du PIB, et irrigue l’ensemble des territoires, des métropoles aux zones rurales. « Le sport est un poumon économique, social et territorial », résument les auteurs de l’étude. Une formule qui reflète la double nature d’un secteur à la fois marchand et non marchand, public et privé, structuré autour d’un écosystème dense et interdépendant. 

Une pratique sportive en mutation permanente 

Premier moteur de cette économie : la pratique. En 2024, 19,4 millions de licences et titres de participation ont été recensés, un niveau inédit, en hausse de 6 % par rapport à 2019. Cette progression masque toutefois une transformation profonde des usages. La pratique encadrée continue de se développer, portée par le sport scolaire et les disciplines collectives, tandis que les compétitions événementielles et les pratiques libres gagnent du terrain. 

BPCE L'Observatoire

Cette hybridation de la demande oblige l’offre à s’adapter, tant du côté des associations que des entreprises, dans un contexte de forte attente en matière de flexibilité, d’innovation et d’expérience utilisateur. 

Le secteur non marchand, colonne vertébrale du sport français 

Avec 220 000 associations sportives actives, le tissu associatif demeure le socle du sport en France. Majoritairement financées par des ressources propres et reposant largement sur le bénévolat, ces structures jouent un rôle clé de cohésion sociale et territoriale. En parallèle, l’État et les collectivités locales consacrent plus de 24 milliards d’euros au sport, notamment à travers les équipements, le sport scolaire et le haut niveau. 

Mais cette implication publique est aujourd’hui sous tension. L’étude consacre un large focus aux piscines, équipements stratégiques mais coûteux, qui concentrent à elles seules près de 20 % de la dépense sportive locale. Vieillissant, énergivore et inégalement réparti, le parc aquatique français oblige les collectivités à des arbitrages complexes entre rénovation, mutualisation intercommunale et soutenabilité budgétaire, dans un contexte de transition écologique accélérée. 

Des entreprises du sport dopées par Paris 2024 

Côté marchand, la dynamique est spectaculaire. La France compte désormais 147 000 entreprises du sport, soit une hausse de 31 % depuis 2019. Derrière ce chiffre, deux réalités coexistent : un foisonnement de micro-entrepreneurs et un noyau de PME, ETI et grandes entreprises qui concentrent l’essentiel du chiffre d’affaires, estimé à 80 milliards d’euros en2024. 

BPCE L'Observatoire

Un an après les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, l’impact est tangible. 42 % des entreprises du sport déclarent un effet positif sur leur activité, une proportion sans équivalent dans les autres secteurs. Plus confiantes, elles investissent davantage, innovent plus souvent et se projettent majoritairement dans une trajectoire de croissance à deux ans. 

Innovation, investissement et nouveaux défis 

L’étude met en lumière un secteur particulièrement innovant : plus de la moitié des entreprises ont commercialisé un nouveau produit ou service récemment. La modernisation des équipements, la transformation digitale et l’adaptation aux nouvelles pratiques sportives figurent en tête des priorités stratégiques. 

Pour autant, les défis restent nombreux. Hausse des coûts, tensions sur le recrutement, incertitudes économiques et transition écologique pèsent sur les perspectives. Le sport apparaît ainsi comme une filière résiliente mais exposée, dépendante de la capacité de ses acteurs à investir durablement et à coopérer, notamment avec les collectivités. 

Un poids économique qui dépasse le PIB 

Au-delà des chiffres, BPCE L’Observatoire insiste sur un point central : le sport ne se résume pas à sa contribution au PIB. Son poids élevé du non marchand, bien supérieur à la moyenne nationale, traduit l’importance que la société française accorde à ses bénéfices sociaux, sanitaires et territoriaux. 

Dans un contexte de recomposition des politiques publiques et de mutation des pratiques, l’économie du sport apparaît plus que jamais comme un secteur stratégique, à la croisée de la performance économique, de l’innovation sociale et de l’aménagement du territoire. 

La Rédaction

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