
Le monde du sport est optimiste pour “l'après 2024”
L’objectif était d’estimer auprès de cette population la vision qu’ils ont de l’après 2024 et de voir quelles seraient, selon eux, les transformations à réaliser dans différents domaines afin que les Jeux laissent un héritage durable. Dans l’ensemble, le monde du sport est plutôt confiant… si la mobilisation est large et touche tous les ministères.
Quelles sont, selon vous, les principales conclusions de l’étude ?
William Heude : « L’accueil par la France des Jeux olympiques et paralympiques en 2024 a sans aucun doute permis l’accélération de nombreux projets, de certaines réformes et de la considération du sport dans la société française. C’est le constat fait par la grande majorité des acteurs que nous avons rencontrés, dont les attentes, particulièrement élevées, n’ont pas été complètement satisfaites. Il y a donc, comme toujours, deux façons de voir le verre à moitié rempli. Nous restons optimistes, les choses bougent. L’attention médiatique portée au mouvement sportif du fait des Jeux a aussi contribué à mettre en lumière certaines failles ou certains dysfonctionnements, sur les questions environnementales, de gouvernance ou de violences. Mais ces crises peuvent aussi être bénéfiques car elles entrainent des réactions et des réformes, les neuf mois qui restent avant les Jeux doivent être utiles pour tenter de trouver, tous ensemble, des solutions aux problèmes de court terme évoqués par nos interlocuteurs, comme notamment la difficulté des clubs à accueillir de nouveaux licenciés ».
Les acteurs de l’écosystème du sport en France sont-ils confiants pour l’après Paris 2024 ?
W.H.: « David Lappartient [NDR : président du CNOSF] le résume bien dans son édito : “Les défis sont devant nous ! Ils sont enthousiasmants, à la hauteur des enjeux, le mouvement sportif saura les relever !” Après avoir interrogé les autres acteurs du sport, je pense que nous pouvons les inclure dans cette vision optimiste du président du CNOSF. La poursuite du soutien de l’État, souvent rappelé par la ministre, a tendance à rassurer les acteurs du sport. La candidature des jeux d’hiver, comme la volonté de continuer à accueillir d’autres GESI, vont dans le bon sens pour la plupart des personnes interrogées. Mais l’après-2024, c’est aussi savoir capitaliser sur ce qu’a permis Paris 2024, comme le souligne Tony Estanguet [NDR : président de Paris 2024] dans son édito : une bonne “opportunité, c’est de conserver dans le sport les nouvelles communautés qui se sont engagées dans les Jeux. Je pense aux entreprises partenaires de Paris 2024, aux établissements Génération 2024, aux collectivités Terre de Jeux 2024, aux candidates et candidats au programme des Volontaires… Ils peuvent rester demain des actrices et acteurs engagés dans le sport”. Il est évident qu’aujourd’hui, plus de monde s’intéresse au sport. Cela doit être un atout pour le futur ».
Qu’attendent-ils de l’Etat ?
W.H.: « Comme souvent, ils attendent un soutien financier ainsi qu’une impulsion politique. Toutes les personnalités rencontrées ont loué l’implication de l’Etat, notamment du ministère des Sports et des “JOP”. L’Agence Nationale du Sport suscite toutefois encore quelques interrogations, notamment dans sa déclinaison territoriale. Le fait que le sport soit désigné Grande Cause nationale pour l’année 2024 par le Gouvernement est une nouvelle opportunité pour capitaliser sur les avancées de ces dernières années et renforcer encore un peu plus la place du sport. Il faut pour cela une mobilisation large, dans tous les secteurs et tous les ministères, ainsi que des moyens, afin d’amorcer des changements concrets et durables pour le sport. Comme le dit Amélie Oudéa-Castéra [NDR : ministre des Sports et des jeux olympiques et paralympiques] dans son édito, “entretenir la flamme, c’est surtout bâtir un héritage utile et durable pour notre pays”. Cela ne dépend pas que de l’Etat ou de Paris 2024, mais de tous, acteurs publics, mouvement sportif, collectivités locales et acteurs économiques ».
Le résultat de cette enquête peut être téléchargé ici.
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