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Environnement

Le grand entretien - Romain Drouot (RunCollect)

03/03/2023
RunCollect, c'est la première solution française de revalorisation des chaussures de running et trail en fin de vie. Depuis 2017, l'entreprise récupère vos paires usagées pour leur offrir une seconde jeunesse ou, dans le pire des cas, les recycler. Une initiative plus que jamais d'actualité. Entretien avec l’un de ses fondateurs, l'entrepreneur Romain Drouot.

Comment est née l’initiative RunCollect et à quels objectifs, répond-elle ?

Romain Drouot : L'initiative est née d'un constat simple. On est deux coureurs à pied avec Antoine (Jeantot) et on accumulait les chaussures car on les remplaçait très régulièrement pour éviter les blessures dues à l’usure des amortis notamment. Ce qui nous a amené à nous interroger sur notre consommation. Pourquoi jette-t-on nos paires usées alors qu’elles restent parfaitement viables pour un usage quotidien. Après quelques recherches, on s’est rendu compte qu’il n’existait aucune solution de revalorisation a l’instar de ce que fait Sephora avec les flacons de parfums mais pour les paires de chaussures de la gamme trail-running. On a commencé à imaginer et monter le projet qui est finalement devenu le système RunCollect et qui permet d’offrir aux coureurs à pied une vraie solution de fin de vie pour leurs paires de running.

RunCollect vient de fêter son sixième anniversaire, quel bilan tirez-vous de ces six années à la tête du projet ?

R. Drouot : Il y a eu un vrai tournant en 2020, trois ans après le début du projet. Au départ, les consommateurs nous renvoyaient directement leurs paires de chaussures. Mais ce système avait un vrai manque de cohérence écologique. Donc, pour réduire l'empreinte carbone, on a décidé de travailler en direct avec les magasins. Les boutiques deviennent des hubs de collecte et nous renvoient tout le stock collecté. Ce changement de stratégie présente un triple avantage. Un double avantage pour les magasins car cela génère du trafic dans leurs points de vente tout en s'associant à une démarche écologique et citoyenne. Et un avantage logistique pour nous du fait de la centralisation des stocks dans les magasins. L’autre tournant pour nous, c’est le changement de la mentalité des consommateurs qui, depuis la crise du Covid-19, s'interrogent de plus en plus sur la fin de vie de leurs chaussures de running. Pour répondre à ces nouvelles attentes, les marques ont aujourd’hui à cœur de proposer une solution de fin de vie des produits à leurs clients.

Combien de paires avez-vous récupéré depuis 2017 ?

Depuis 2017, nous avons revalorisé environ 27 000 paires dont 85 % ont obtenu une seconde vie et 15 % ont été entièrement recyclées.

Donc par rapport au marché actuel, la marge de progression doit être immense ?

Oui, oui, elle est énorme. On est vraiment aux prémices du système et quand on voit le marché running français voire européen, on se rend compte qu'il y a encore tout à faire. En 2023, on voudrait réellement franchir un palier sur le volume de collecte et être accompagné par de nouvelles marques pour véritablement institutionnaliser notre solution.

Quelle est votre stratégie pour les cinq prochaines années ?

On souhaite vraiment se concentrer sur la chaussure de running et de trail qui est un déchet dont la gestion de fin de vie est très spécifique. L’objectif prioritaire est de poursuivre le développement de notre solution sur le marché français avec notamment la création de bureaux à Paris et Bordeaux (RunCollect est basé à Lyon, ndlr), puis d’étendre rapidement notre solution sur le marché européen avec différentes succursales notamment au Royaume-Uni, Allemagne, et en Espagne.

En France, plusieurs filières à responsabilité élargie du producteur (REP) ont été créées pour faciliter la prise en charge des produits usagés et ainsi favoriser leur recyclage et leur réemploi, dont une qui porte spécifiquement sur les articles de sport et loisirs. Comment vous inscrivez-vous dans cette stratégie ? Êtes-vous en lien avec ces nouvelles filières ?

On est ravis de toutes ces initiatives parce qu’elles sont de véritables catalyseurs qui permettent, à une tout autre échelle, de profondément changer les mentalités. Ces mesures législatives permettent d’accélérer le processus mais pour des hommes de terrain comme nous l’objectif concret est d’améliorer notre solution pour qu’elle devienne la plus efficace et transparente possible. Mais c’est évident que l’appui des pouvoirs publics sur ces questions nous donne davantage de crédit auprès des marques qui cherchent une solution clé-en-main pour revaloriser leurs stocks.

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