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Le sport féminin : des avancées mais encore d'importants chantiers

08/03/2023
La part des femmes pratiquant une activité sportive progresse. Néanmoins, les défis sont encore nombreux et particulièrement auprès des adolescentes, des jeunes mamans et des sportives professionnelles.

Dimanche dernier sur le peloton de 46 000 participants du semi marathon de Paris, 37% étaient des femmes. Et sur les 42% de coureurs qui participaient pour la première fois à un 21km, on comptait 48% de runneuses. Des chiffres encourageants donc, mais il reste tant à faire. Développer la pratique sportive féminine à tous les niveaux s'inscrit clairement comme un défi à relever depuis plusieurs années tant pour le gouvernement, les institutions, les fédérations, le monde scolaire ou la sphère médicale... Mais les mentalités évoluent. Les pratiques aussi... 71% des femmes affirment pratiquer occasionnellement une activité sportive d'après le récent baromètre national des pratiques sportives de l'INJEP (mars 2023), soit une augmentation de 8 points entre 2018 et 2022.

La rupture de la pratique sportive chez les adolescentes

Un chiffre stimulant qui ne doit pas occulter la partie cachée de l'iceberg. À ce jour, seulement 39% des licenciés des fédérations sont des femmes. Une récente étude Strava auprès de sa communauté montre que les Françaises consacrent 25% de temps en moins que les hommes à l’activité physique, et 27% le week-end.

Et l'un des plus grands défis en la matière porte sur la pratique chez les adolescentes avec un décrochage notable sur ces âges-là. Ainsi, seulement 20% des jeunes filles de 11 à 14 ans atteignent les recommandations de l’OMS de 60 minutes d’activité physique quotidienne (34% pour les garçons) et un tiers des collégiennes ne fait plus aucun sport en dehors de son établissement scolaire dès la troisième. Des pistes pour avancer sont amorcées : le Ministère des Sports lance par exemple un plan pour co-financer 200 cours d’école par un appel à projet à hauteur de 1M€ via l’Agence Nationale du Sport (ANS) et en collaboration avec Paris 2024. Autre exemple, de nouvelles offres de loisir et ludique doivent être formulées à destination des adolescentes formulée via une initiative du mouvement sportif.

Accompagner la pratique pour les jeunes mamans

C'est un autre des dossiers prioritaires. Dans le cadre du haut-niveau à l'instar de l'actualité récente qui a concerné la navigatrice Clarisse Crémer, jeune maman et privée de sponsor pour le prochain Vendée Globe car elle n'a pu participer à toutes les épreuves qualificatives. Suite à cet incident, le Vendée Globe a annoncé la mise en place d'un comité chargé de proposer des solutions pour assurer une meilleure intégration de la maternité et de la parentalité dans le règlement de la compétition. Une nouvelle annoncée parmi 7 autres mesures liées à la maternité et à la protection sociale des sportives professionnelles dans le cadre du 6e atelier de travail d’Impulsion Politique et de Coordination stratégique (IPCS). Dédié cette fois- ci au sport féminin, il a réuni l'écosystème du sport français aux côtés d'Amélie Oudéa-Castéra, Ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques et Isabelle Lonvis-Rome, Ministre chargée de l’Egalité.

Mais les sportives de haut-niveau ne sont pas les seules concernées. Sur ce rendez-vous a été indiqué également que le Ministère des Sports travaillera avec Santé Publique France à l’enrichissement de la plateforme « 1000 premiers jours », pour un meilleur aiguillage des jeunes parents vers une offre adaptée et, si besoin, vers les Maisons Sport Santé. Des initiatives du mouvement sportif (CNOSF, fédérations...) sont à attendre, aussi, pour de nouvelles formules pour les jeunes mamans (sport-santé) et jeunes parents (formules baby, synchronisation des cours parents-enfants).

Médiatisation et modèle économique du sport professionnel

Comment mieux médiatiser et développer le modèle économique du sport professionnel féminin ? Un autre axe essentiel alors que les recettes de sponsoring sont 5 fois moins élevées que celles du sport masculin et que leur médiatisation représente moins de 5% de l’ensemble de la couverture sportive télévisuelle en 2021.

Mais les initiatives pour progresser se multiplient également. Un groupe de réflexion a été constitué pour proposer à l’été des dispositions visant à accroître le volume et la qualité de la diffusion du sport féminin. Cette dernière, sur sa version en clair, doit en plus rapidement augmenter (½ et finales de la Coupe du monde de foot, de rugby, Tour de France, Ligue des Champions...) grâce à l'évolution d'un décret. Des actions comme le développement de la plateforme vidéo OTT HandballTV , tout juste auréolée de la médaille d'or des trophées Sporsora, vont aussi dans ce sens. Pour la première fois dans l’histoire des sports collectifs majeurs français, la fédération, ses ligues professionnelles masculines et féminines et leurs clubs s’associent pour lancer une seule et même plateforme OTT... Une démarche qui porte toute la discipline mais son versant féminin notamment.

Et les pistes pour développer le modèle économique du sport professionnel féminin sont bien plus nombreux. Du fonds audiovisuel de l'Agence National du sport qui passe de 1,5 à 2,5M€ avec un fléchage de l’enveloppe supplémentaire prioritairement sur le sport féminin, l'annonce de la création d'une ligue de football féminin au sein de la FFF, la création d’un groupement d’intérêt économique de clubs professionnels féminins ou encore le lancement d'une concertation avec les marques et les entreprises pour expertiser d’ici l’été 2023 l’ensemble des leviers économiques permettant d’augmenter l’engagement des sponsors dans le sport féminin. Le changement est en marche...

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