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V-Logistique - Entretien avec les responsables du programme

14/10/2021
Filièresport est parti à la rencontre de Pierre Gogin, responsable du programme V-Logistique, et Béatrice Prévost, chef de mission V-Logistique, pour revenir sur la genèse du projet, l'engouement qu'il a suscité auprès des professionnels, mais aussi l'impact de la crise sanitaire sur son fonctionnement et ses futurs enjeux. Entretien.

Pouvez-vous nous présenter brièvement le programme V-Logistique ?

Béatrice Prévost : V-Logistique est un programme CEE (ndlr. Certificat d’économies d’énergie) mise en place par la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010. Il a pour principal objectif de sensibiliser et aider les professionnels dans leur transition écologiques en remplaçant leurs véhicules à moteur thermique par des véhicules propres pendant leurs déplacements courts. A ce titre, nous leur prêtons des vélos ou vélos cargo à assistance électrique (VAE et VCAE) et menons des actions concrètes de sensibilisation et d’information sur ce changement durant toute la durée du programme. Le programme s’arrête officiellement le 31 décembre et le prêt des vélos est prolongé jusqu’à juin 2022.

Racontez-nous la genèse du projet. Pourquoi l’USC a souhaité mener ce projet ?

Pierre Gogin : L’UNION sport & cycle (USC) est porteur du programme écologique V-Logistique pour deux raisons majeures. D’une part, notre organisation représente un secteur totalement concerné par la protection de la nature et de l’environnement. De nombreuses entreprises adhérentes de notre syndicat proposent des services et des produits en lien avec ces enjeux. La nature doit être préservée car elle est le terrain de jeu des pratiquants d’activités physiques et sportives et donc des clients de nos adhérents. D’autre part, l’USC était parfaitement légitime à mener à bien ce projet car nos entreprises adhérentes du collège « Cycle et mobilité » produisent et commercialisent ces VAE.

Béatrice : Elles ont d’ailleurs participé activement à ce programme en fournissant de nombreux vélos et accessoires – casque, cadenas, protections – aux bénéficiaires du programme.

Avec la crise sanitaire, vous avez dû rencontrer des difficultés ? Quelles étaient les plus récurrentes ?

Pierre : Le programme a débuté dès le début de la crise sanitaire. Les entreprises avaient du mal à se projeter vers cette transition car elles avaient d’autres problèmes à régler. Le confinement a compliqué l’organisation du programme car il met en jeu un ensemble d’acteurs de différents métiers qu’il faut accompagner vers un but commun.

Béatrice : Certaines réunions de sensibilisations n’ont pas pu être menées du fait des restrictions sanitaires. Essayer un vélo en visio c’est difficile… (rires). Les difficultés d’approvisionnement dans le secteur du cycle ont posé problème, en particulier pour les livraisons de vélos. La demande a progressivement augmenté tout au long du programme mais, avec la crise sanitaire, l’offre n’a malheureusement pas pu suivre la cadence.

Comment avez-vous fait pour mener à bien ce projet malgré les difficultés amenées par cette situation inattendue ?

Béatrice : Quand on a compris que tous les postulants ne pourraient pas être livrés à temps, nous avons décidé de renforcer notre accompagnement des bénéficiaires ayant déjà reçu leurs vélos. Notre souhait était de satisfaire toutes les entreprises qui avait décidé de nous faire confiance en leur prouvant qu’elles avaient fait le bon choix.

Pierre : On s’est focalisé sur la sensibilisation en développant un site internet d’information et en renforçant notre communication sur les réseaux sociaux. Il faut d’ailleurs rendre hommage aux fournisseurs de solutions et aux partenaires du programme qui ont fait un gros travail malgré les difficultés. Les associations, les fournisseurs de vélo et les magasins ont tous activement participé à ce projet et on les remercie pour leur implication de tous les instants.

Avez-vous ressenti un véritable engouement autour du programme ?

Béatrice : Les retours des bénéficiaires sont dans l’ensemble très positifs. Ils sont globalement satisfaits de l’expérience et estiment que les déplacements à vélo sont plus sécurisants et plus rapides que ceux effectués en véhicules motorisés, et rappellent régulièrement que les vélos cargos sont plus pratiques que les deux-roues traditionnels car ils permettent de transporter plus de matériels.

Avez-vous constaté un profil-type des entreprises intéressées par le programme ?

Pierre : Pas vraiment… et c’est une belle surprise ! Tous les corps de métiers sont représentés : des géomètres, des avocats, des artisans, des traiteurs, des boulangers, des coursiers, des coiffeurs, des hôpitaux, et j’en passe. La logistique à vélo n’est pas l’apanage de quelques professions mais bien l’affaire de tous, voilà une conclusion positive de ce programme.

Quel premier bilan pouvez-vous dresser du programme ?

Béatrice : un audit externe vient d’être réalisé par le cabinet EY (ndlr. Ernst & Young) et son rapport conclue sur un bilan positif du programme. De notre côté, nous sommes tous fiers d’avoir pu contribuer à la transition écologique de nombreuses entreprises.

Pierre : C’est grâce à Béatrice que ce programme est une franche réussite malgré les difficultés. Elle a fait le lien entre tous les partenaires et a tenu ce projet à bout de bras. C’est Madame V-Logistique (rires).

Le programme est rentré dans sa deuxième phase. Pouvez-vous expliquer en quoi ça consiste ?

Pierre : Il faut désormais s’appuyer sur tout ce qui a été mis en place – organisation, partenariat, site internet – pour faire en sorte que ça perdure au-delà de l’échéance du programme. L’USC a un rôle à jouer en poursuivant la communication sur cette transition et en renvoyant les clients et les professionnels vers des solutions adaptées proposées par des entreprises, par exemple avec des contrats de location agréés et des formations bien calibrées.

Béatrice : En prime, l’activité du site internet (https://www.v-logistique.com/accueil) se poursuit en communiquant sur les vertus des déplacements à vélo. Il réunit toutes les informations liées à ce programme comme le nombre de kilomètres parcourus par l’ensemble des bénéficiaires et combien de grammes de CO2 ils ont tous contribué à économiser. On peut également ajouter que toutes les données apportées par ce programme permettent de mener une étude nationale sur la logistique à vélo en France.

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