Sport Unlimitech : Valoriser les métiers du sport selon P.-A. Latour
Il intervient dans le cadre du Sport Unlimitech Lille 2023 lors de la table ronde « Emploi dans le Sport : enjeux, tendances et dynamique territoriale », aux côtés de :
• Damien Jacquart, responsable du marketing et du développement à l’Union Sport & Cycle,
• Stanislas Breuil, responsable des territoires au sein du COSMOS,
• Maud Caucheteux, directrice du Campus des Métiers du Sport,
• Agnès Giangrande, directrice adjointe du développement déléguée aux branches de l’AFDAS.
« Décliner localement la politique interministérielle en la rendant opérationnelle » (M. Caucheteux, Campus des Métiers du Sport)
« La notion de parcours doit être mieux anticipée »
« Nous avons un volet sport et inclusion : comment le sport peut-il être un outil de la performance sociale ? Cela va de pair avec le modèle économique des clubs, qui peuvent avoir vocation à accompagner socialement le développement de leur région. Des financements existent pour les accompagner. Enfin, il y a aussi un volet sport santé. La DRAJES et le préfet ont pour mission de développer les maisons de sport santé en employant des personnes qualifiées pour gérer ces espaces.
Notre objectif est donc de décliner la politique interministérielle en la rendant opérationnelle, en faisant graviter tout un écosystème et en faisant émerger des projets structurants.
La notion de parcours doit être mieux anticipée. On ne reste pas dans un métier pour toute une carrière. Un parcours de formation, c’est pour toute la vie. Il y a une formation initiale, des expériences professionnelles et parfois des reconversions. Il faut l’anticiper sur un temps aussi long. L’enjeu du Campus est d’éviter les ruptures et de renforcer la fluidité des parcours. »
« Il n’y a jamais eu autant d’acteurs qui créent leur propre structure pour être en capacité d’être indépendants » (D. Jacquart, Union Sport et Cycle)
« Le sport représente 2 % du PIB de la France. Le face-à-face pédagogique reste la porte d’entrée la plus facilement identifiable de notre secteur, alors que paradoxalement, ce n’est pas le métier qui recrute le plus. Il y a besoin de créer des parcours et de les projeter à ceux qui rentrent dans le face-à-face pédagogique.
Les choses évoluent dans le face-à-face pédagogique. Il n’y a jamais eu autant d’acteurs qui créent leur propre structure pour être en capacité d’être indépendants et aller chercher leur propre clientèle (coaching, nutrition, sport santé, etc.). Les frontières sont de plus en plus poreuses, même dans les structures dans les secteurs du commerce, de l’industrie ou encore des loisirs sportifs marchands : moins de 25 % y sont des encadrants. On cherche 75 % d’autres typologies de métiers bénéficiant de compétences que l’on trouve dans d’autres types de formations. »
« On recherche de nouvelles compétences, notamment dans la RSE »
« Les métiers du sport sont pluriels, il n’y a pas que l’encadrement pédagogique. Il faut le faire savoir ! Les démarches locales doivent agir en ce sens pour être en mesure d’agir au plus près des enjeux de chaque territoire.
On recherche de nouvelles compétences, notamment dans la RSE. On recherche des personnes compétentes sur ces sujets, pas forcément compétentes dans le sport. C’est un enjeu important sur lequel nous devons être meilleurs. Dans le face-face pédagogique, il y a des tensions permanentes, avec un turnover important. Mais il y a aussi de nouveaux métiers qui émergent. Les employeurs sont en recherche constante. »
« Même si de nouveaux métiers émergent, celui des éducateurs sportifs représente 60 % de notre branche » (S. Breuil, COSMOS)
« Une grande partie des salariés de la branche sport sont en CDD »
« Notre réseau territorial est composé de 150 correspondants, des adhérents privilégiés, qui sont de véritables relais d’informations.
Une grande partie des salariés de la branche sport sont en CDD ou sur des contrats de temps partiel parfois subi. Il est important de développer des compétences en périphérie de ces métiers afin de renforcer l’employabilité.
Notre politique de formation est extrêmement volontariste en termes d’inclusion. Par exemple, 52 % de nos financements sont orientés vers les moins de 34 ans ; 70 % sont utilisés par les deux premières catégories sociaux professionnelles. Le COSMOS a un plan d’action sur l’insertion professionnelle. Le terrain politique est désormais favorable, notamment avec la feuille de route inclusion 2022, reprise parmi les 15 mesures du Grenelle. »
« Soutenir les départs en formation pour développer de nouvelles compétences complémentaires périphériques à l’encadrement de la pratique sportive » (A. Giangrande, AFDAS)
« Accompagner 300 sportifs de haut niveau sur une période de trois ans dans la perspective des Jeux de Paris 2024 »
« L’AFDAS a développé le dispositif ”Appuie Conseil” : un consultant vient aider une structure à se professionnaliser sur les notions de RH ou de RSE en faisant un diagnostic et en proposant un plan d’action.
Dans la perspective des Jeux de Paris 2024, l’AFDAS a signé une convention avec le ministère du Travail, sous l’impulsion du ministère du Sport et des JOP, pour accompagner 300 sportifs de haut niveau sur une période de trois ans, dans la réflexion de leur projet professionnel et dans la construction de leur parcours après leur carrière sportive professionnelle. Après leur carrière, ils n’ont plus de statut. Nous les accompagnons dans leur réflexion et leur finançons leur parcours de formation. 77 d’entre eux ont déjà accédé à un emploi dans le cadre du contrat de professionnalisation afin qu’ils préparent sereinement à la fois les Jeux, mais aussi leur après carrière sportive. »
