
L’IA s’invite dans l’univers du tennis
Vers un tennis 2.0 ? C’est ce à quoi aspirent certains acteurs de la tech. L’arbitrage est le premier domaine impacté. SwingVision, une application mobile développée par deux anciens colocataires de Berkeley, Swupnil Sahai et Richard Hsu, revendique un taux de précision de 98 % dans le suivi des balles et des joueurs.
Depuis 2021, SwingVision est partenaire officiel de Tennis Australia et de la Lawn Tennis Association (LTA). Elle a également noué un partenariat avec Wilson, matérialisé par des encarts promotionnels dans les boîtes de balles Wilson Championship.
Selon l’entreprise, 87 % des académies australiennes ont adopté l’outil. Mais sa dépendance aux iPhone récents (iOS 15+) exclut les utilisateurs Android, qui représentent 40 % du marché mobile mondial (StatCounter).
L'entraînement, autre terrain d’innovation
L’entraînement est l’autre domaine stratégiquement investi par la tech. Tenniix T-APEX, un robot lancé en 2025 par la société T-Apex à San Francisco, est capable de simuler des échanges humains grâce à une intelligence artificielle embarquée, une base mobile à 360°, et un système de suivi visuel. Pesant seulement 7 kg — deux fois moins que les machines classiques — il peut envoyer des balles à 120 km/h avec jusqu’à 5 000 tours/minute d’effet, selon les données fournies par l’entreprise.
Le projet a été financé via Kickstarter, avec une campagne ayant levé plus de 1,2 million de dollars auprès de plus de 340 contributeurs. Le prix public annoncé est 1 199 dollars, bien qu’une offre de lancement soit actuellement disponible (699 dollars). La société revendique déjà plus de 100 000 sessions de coaching menées avec ses robots dans 30 pays, et une adoption par plus de 300 entraîneurs et athlètes de haut niveau. Les premières livraisons sont prévues fin 2025.
Tennis Pro AI : le coaching virtuel à portée de smartphone
L’analyse de performance est aussi au cœur des débats. C’est la promesse de Tennis Pro AI, une plateforme fondée en 2023 à Oslo par Lauren Pedersen (ex-joueuse NCAA), Felipe Longé, Andreas Thome et Trond Kittelsen. Basée sur la vision par ordinateur et l’IA, la technologie offre un retour instantané et personnalisé sur la technique des joueurs, à partir de simples vidéos issues de smartphones ou de caméras de court, sans matériel dédié.
Son modèle économique repose sur une plateforme SaaS avec abonnement, destinée aussi bien aux joueurs qu’aux coachs, clubs et fabricants de raquettes.
Et en France ?
En France, des plateformes comme SkillCorner, fondée en 2015, développent des algorithmes capables d’extraire en temps réel les données de mouvement des athlètes à partir de simples vidéos. D’abord dédiée au football, leur technologie intéresse désormais d’autres disciplines de haut niveau, dont le tennis.
Autre initiative prometteuse : Deeptimize, fondée par deux ingénieurs français passionnés de sport. La start-up a mis au point un système d’analyse vidéo automatisée pour les sportifs de haut niveau. Son algorithme génère en temps réel des tableaux de performance à partir de simples captations.