La Cour des Comptes sur la gestion climatique des stations de montagne
La Cour des Comptes n'a pas fait dans la mesure à l'heure de dresser un constat la gestion climatique des stations de montagne.
Dans un rapport de 147 pages, réalisé après un audit de 42 stations de tous les massifs français, elle épingle les stations, estimant que leur modèle reste bien trop dépendant au ski alors que seulement « quelques stations peuvent espérer poursuivre une exploitation au-delà de 2050 » estime-t-elle.
« Une présentation grossière, voire tapageuse, de l'analyse de la Cour », a réagi Alexandre Maulin, président de Domaines Skiables de France qui déplore par ailleurs une surreprésentation des petites stations - et des petites entreprises de domaines skiables- dans le panel.
«La France compte plus de 200 entreprises de domaines skiables. Si on les sépare en deux moitiés, on constatera que les 100 premières entreprises réalisent 98 % des recettes, quand les 100 suivantes réalisent 2 %. En raisonnant uniquement sur la seconde moitié, on peut construire un discours qui concerne "plus de la moitié des stations de montagne" alors même qu’elles ne représentent que 2 % de l'activité ski. C'est un peu ce que fait la Cour des Comptes quand elle prononce des sentences sur le ski à partir d’un constat qu’elle dresse pour certaines stations choisies parmi les plus modestes. »
Plusieurs analyses et conclusions de l’institution sont contestées avec force et notamment sur les délégations de services public, la gouvernance, le nombre d’installations de remontées mécaniques à démonter ou encore sur le délicat sujet de la production de neige de culture en prenant le cas par exemple de la Savoie. « Il est indiqué que la neige de culture représenterait 8 % des prélèvements du département. Or le prélèvement total d’eau en Savoie est supérieur à 10 milliards de m3, ce qui porte à environ 0,1 % (et non 8%) la part du prélèvement d’eau que la Savoie consacre à la neige de culture » écrit Alexandre Maulin.
Par ailleurs, Domaines Skiables de France dément totalement des constats ayant servi de base au rapport dont celui reposant sur le postulat que les stations de Isola et Ax disposent d’équipements de production de neige toutes températures.
Pour Jean-Luc Boch, président de l’Association Nationale des Maires de Station de Montagne, « Les stations de montagne ont déjà amorcé un changement de paradigme s’agissant de leurs investissements. Il est inexact de penser que le tout ski serait l’unique vision des stations de montagne ».
Comme le montre les transitions en cours, Jean-Luc Boch rappelle qu’il n’existe pas de modèle unique, l’altitude, l’orientation, le type de massif et plusieurs autres critères jouant des rôles non neutres pour des conséquentes différentes. « Il est illusoire d’analyser le modèle de manière uniforme. Une fois de plus, la Cour des Comptes analyse une situation globale hors de la réalité du terrain et du travail des élus locaux et professionnels. ».
