
Pass Sport : un dispositif resserré qui interroge le secteur sportif
Un recentrage des bénéficiaires
Selon le ministère des Sports, sont éligibles en 2025 :
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les 14-17 ans bénéficiant de l’Allocation de rentrée scolaire (ARS) ;
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les 6-19 ans percevant l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) ;
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les 16-30 ans bénéficiaires de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) ;
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les étudiants de moins de 28 ans boursiers (Crous ou bourse régionale sanitaire et sociale).
Par rapport aux éditions précédentes, les conditions apparaissent plus restrictives, ce qui soulève de vives réactions dans le secteur.
Une enveloppe budgétaire revue à la baisse
Le Pass Sport représentait jusqu’ici près de 100 millions d’euros par an, pour environ 1,4 million de bénéficiaires en 2023, selon la Cour des comptes. Pour 2025, l’enveloppe a été ramenée à 75 millions d’euros.
Les inquiétudes des acteurs de terrain
Si le gouvernement affirme cibler les publics les plus fragiles, de nombreux clubs redoutent un effet pervers. « Auparavant, les conditions d’éligibilité étaient assez larges et permettaient un réel avantage aux familles modestes. Les conditions pour cette rentrée vont remettre en question l’adhésion d’un grand nombre d’enfants », confie un club de judo dans les colonnes de L’Écho Républicain.
Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) alerte également sur les conséquences de ce recentrage, qui pourrait réduire la dynamique d’adhésion post-JO de Paris 2024. Même son de cloche du côté de la Fédération française handisport, qui juge la mesure « inéquitable » et « en contradiction avec les objectifs d’inclusion ».
Une rentrée sous surveillance
Pour les professionnels du secteur, la rentrée 2025 fait office de test grandeur nature. L’enjeu est d’évaluer l’impact de ce recentrage sur les inscriptions, notamment dans les disciplines où le Pass Sport jouait un rôle moteur (sports collectifs, arts martiaux, natation).
Si le dispositif conserve un intérêt certain pour les publics ciblés, il risque en parallèle de fragiliser les clubs en privant une partie des familles modestes, mais non éligibles, d’un soutien financier.
La Rédaction