SOS Sport en détresse, la lettre ouverte du mouvement sportif français
Plus qu'une lettre ouverte, c'est véritable un SOS que lance le mouvement sportif français dans sa lettre « SOS : sport en détresse » adressée le 26 octobre au Président de la République. Unis, le comité olympique et quelque 95 fédérations françaises en difficulté depuis le début de la pandémie interpellent Emmanuel Macron. « Malheureusement, le sport ne fait pas partie des priorités de la nation » résume et interpelle Denis Masseglia, le président du CNOSF dans les colonnes du Monde.
Des protocoles sanitaires exigeants pourtant mis en place
Le mouvement sportif français se mobilise après la nouvelle fermeture des salles de sport et gymnases des villes situées en état d’alerte renforcée ou maximale, et sur tout le territoire depuis le 27 octobre (hormis pour le public scolaire, les sportifs professionnels et les mineurs). Il souligne pourtant avoir fait tout son possible pour s'adapter « aux aléas et aux multiples applications divergentes et parfois contradictoires de la doctrine sanitaire sur le terrain. Nous avons établi les protocoles sanitaires les plus exigeants (…) Nous les avons scrupuleusement mis en œuvre avec la force de l’engagement qui caractérise nos 3 millions de bénévoles et les professionnels qui les accompagnent. »
Dans une interview accordée au Monde, Denis Masseglia souligne que les clubs sportifs n'ont en aucun cas été désignés, par des indications scientifiques, comme des lieux de contamination. Si ces dernières étaient existantes, « je les aurais en main aussi et je ne les contesterais pas. Ce n'est pas le cas. »
« Les décisions disparates tuent le sport à petit feu »
Dans cette lettre, le mouvement sportif regrette notamment que les activités soient à l'arrêt dans de nombreux territoires, y compris des zones vertes. « Les décisions très disparates des Préfectures et des ARS, à situations similaires, tuent le sport à petit feu. Nous déplorons déjà plus d’un quart d’adhésions en moins, au point que de nombreux clubs se demandent aujourd’hui s’ils pourront passer l’année car plus de 80% d’entre eux (...), restent encore aujourd’hui exclus des dispositifs d’aides prévus au plan de soutien piloté par le Ministère de l’Économie. »
En septembre dernier, le CNOSF faisait également état d'une chute d'environ 25% du nombre de licences par rapport à la rentrée dernière. Une baisse qui, si elle se confirme, serait équivalente à « 25 % de pertes pour les clubs et les fédérations. » dixit Denis Masseglia. « Les licences représentent en temps normal plusieurs centaines de millions d’euros de recettes pour les fédérations [entre 495 millions et 660 millions d’euros, sur la base des 16,5 millions de licenciés en 2019] ».
Le mouvement sportif profite également de cette lettre pour exprimer son incompréhension alors que l'activité physique se présente justement comme un moyen de lutter contre l'épidémie et de favoriser l'immunité. « Nous ne pouvons que craindre, impuissants, ses conséquences encore plus désastreuses pour la santé publique de demain. »
Et de conclure avec une phrase cinglante : « Comme vous l’avez indiqué, notre société va devoir vivre avec le virus. Nous devons donc vivre avec lui tant qu’il n’aura pas été vaincu mais nous ne voulons pas disparaître avant lui. »
