
Commerces et fabricants de ski : "On ne peut plus attendre"
Le vice-président de l’UNION sport & cycle Julien Gauthier, le président du comité stratégique du groupe Rossignol Bruno Cercley, le président de Skimium Eric Laboureix et le président de la commission montagne de l’UNION sport & cycle Morgan Redouin sont très inquiets pour l’avenir des entreprises de la filière et l’emploi. Ils lancent un cri d’alerte en direction des pouvoirs publics.
« Nous demandons que le modèle singulier de l’industrie des sports d’hiver soit reconnu, la situation est critique », a déclaré Virgile Caillet, le délégué général de l’UNION sport & cycle en conférence de presse virtuelle. En 1 an, la filière a perdu 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires depuis le premier confinement, dont 550 M€ pour les commerces de montagne, 300 M€ pour les fournisseurs et 100 M€ pour les commerces de ski de plaine.
« 1 entreprise sur 3 est en urgence absolue. 28 % des commerces de montagne ont consommé plus de la moitié des PGE et 31 % plus de la moitié des fonds propres alors qu’il va falloir tenir jusqu’à l’ouverture de la prochaine saison en décembre prochain » a déclaré Julien Gauthier, directeur du développement du groupe Skiset.
« La situation est très tendue pour nous, commerce de montagne. La location de 40 paires de ski de randonnée et de raquettes à neige ne compense pas la perte de chiffre d’affaires de l’absence de location de ski alpin dans mes magasins comme chez mes amis et néanmoins concurrents. Il y a 2 ans, le poids des charges fixes de mon groupe de 6 magasins représentait 37 % du chiffre d’affaires. Pour cet hiver, c’est 77 % ! » détaille Eric Laboureix.
« Nous assistons à l’effondrement de notre marché et le pire est à venir. A ce jour, les aides du gouvernement n’ont représenté que moins de 1 % de notre chiffre d’affaires » a expliqué Morgan Redouin (Head Sport) au nom de la vingtaine de marques de matériel et d’accessoires de sports d’hiver de la fédération.
« Nous sommes le seul pays du ski important au monde qui a décidé de fermer les remontées mécaniques. Je suis en colère. On ne s’y prendrait pas mieux pour tuer une filière française d’excellence. Le fonds de solidarité de 10.000 euros par mois est juste une blague pour nos industries ! Les discussions n’avancent pas assez vite avec les pouvoirs publics. Je ne peux pas l’accepter. On ne peut plus attendre » conclut Bruno Cercley.
Les principales demandes :
- prolongement du fonds de solidarité jusqu'à décembre 2021 (commerces & fournisseurs)
- activité partielle pour les salariés permanents jusqu'à décembre 2021 (commerces & fournisseurs)
- appréciation des pertes d'exploitation des divisions sports d'hiver des fournisseurs.