Interview de Yaelle Penkhoss, présidente de la FPMP
Pouvez-vous nous parler de la méthode Pilates pour les personnes méconnaissant encore cette pratique ?
C’est une méthode qui a été créée par Joseph Pilates dans les années 1920. La méthode Pilates est un système avec un répertoire précis d’exercices avec comme leitmotiv d’améliorer l’efficacité du mouvement. Ces exercices peuvent être réalisés au poids du corps ou avec des appareils, les appareils étant là pour faciliter les exercices contrairement à la callisthénie (utilisation exclusive du poids du corps pendant l’entraînement, NDLR). Les appareils sont généralement en bois avec des ressorts et ont tous été créés par Joseph Pilates.
Quelles sont les différences fondamentales entre le Yoga et le Pilates ?
Le Yoga et le Pilates ont des caractéristiques communes, la respiration est essentielle dans les deux exercices par exemple. Contrairement au Yoga, le Pilates vient travailler sur la fluidité du mouvement, rendre le corps le plus efficace pour la vie de tous les jours. Le Pilates est bien plus « scientifique », le Yoga a une branche spirituelle avec des techniques respiratoires, des chants qui permettent d’arriver à l’état méditatif.
Cette pratique est plébiscitée par les professionnels du sport-santé, certains estiment que la pratique sportive pourrait être prescrite par des médecins, qu’en pensez-vous ?
Tout d’abord, on observe que les gens ont besoin de lutter contre cette sédentarité de plus en plus présente. La méthode Pilates se révèle être particulièrement efficace face aux effets néfastes de l’inactivité car elle permet de rééquilibrer le corps. Si un pratiquant sollicite beaucoup son dos, nous chercherons à ce que le Pilates l’aide à pallier cette sursollicitation. Depuis des années, nous travaillons avec les kinés sur un travail de post-rééducation, certains pratiquants âgés viennent nous voir après des problèmes d’arthrose ou de sciatique, par exemple. C’est dans l’ADN du Pilates d’avoir une portée quasi médicale. Joseph Pilates prétendait que si tout le monde utilisait sa méthode, il n’y aurait plus besoin d’hôpitaux et de prisons.
Les professeurs de pilates ont longtemps été dans une situation de vide juridique, quelle est la situation sur les formations professionnalisantes de la méthode Pilates ?
Depuis 2010, le ministère des Sports a reconnu le Pilates comme une activité physique et sportive. Les professeurs de Fitness avaient le droit de donner des cours de Pilates sans en avoir les compétences, mais l’inverse n’était pas vrai : aucune certification n’était reconnue dans le milieu. Il fallait instaurer un cadre légal pour obtenir des cadres d’éducateurs sportifs pour les gens sortant des écoles spécialisées. C’est notre cheval de bataille, on aimerait avoir une compétence qui nous soit propre et que nos écoles puissent être reconnues. 12 écoles existent en France et 150 élèves environ en sortent chaque année.
La FPMP est une jeune fédération, quels sont vos axes prioritaires de travail?
Il existe deux grands axes sur lesquels la FPMP doit retravailler : la reconnaissance de la méthode Pilates, un travail de longue haleine qui nécessite de faire patte blanche auprès des pouvoirs publics, et un meilleur accompagnement des professionnels, qui passe l’organisation d’événement fédérateurs et une meilleure valorisation de notre savoir.
Vous avez récemment signé un partenariat avec l’UNION sport & cycle, comment ce partenariat peut vous aider dans vos missions à venir ?
Ce rapprochement de l’UNION sport & cycle correspond à un besoin d’accompagnement dans le domaine administratif, surtout avec une organisation ayant un savoir-faire dans le sport. Nous allons chercher à nous rapprocher des acteurs du sport et, plus globalement, capitaliser sur cette adhésion pour mieux nous organiser. On sait qu’une étude sera aussi lancée pour évaluer le nombre de pratiquants, cela pourra nous donner une idée des axes de progression à suivre et des bonnes pratiques à adopter.
